Notre littérature en libre accès nous rappelle que rien dans la vie n’est permanent. Le changement est naturel et peut entraîner des pertes, y compris la perte ultime, la mort.

En convalescence, nous apprenons à être présents : pour nous-mêmes, pour nos compagnons OA, pour nos familles et pour nos communautés. Parfois, nous devons être présents pour les rituels qui accompagnent le décès d'un être cher. Nous pouvons célébrer sa vie par des éloges et des nécrologies, ce qui peut nous aider à surmonter notre deuil. Mais qu'en est-il de la mort d'un compagnon OA bien-aimé ? Mon groupe d'appartenance a vécu cette expérience récemment, et c'est un peu plus complexe.

J’espère que la Fraternité trouvera un moyen pour nous de célébrer la vie OA de chacun après notre départ, tout en honorant notre précieux anonymat.

Notre compagne était une membre très fière et ouverte d’OA. Le programme était vital, présent dans tous les aspects de sa vie. Sa spiritualité était très importante pour elle, tout comme son abstinence. Elle voulait que OA soit représentée à ses funérailles et, à sa demande, son parrain a prononcé un éloge funèbre, brisant ainsi son anonymat et le sien. Pourtant, lorsque son adhésion de longue date à OA a été incluse dans une première version de sa nécrologie, son parrain a demandé qu’elle soit retirée. Pourquoi ? Notre Onzième Tradition.

Par coïncidence, une semaine après ses funérailles, la onzième tradition est apparue dans les lectures de notre groupe. Au cours de mon intervention, j'ai évoqué le fait étrange que, même après la mort, notre visage public devrait rester incomplet. Les principes au-dessus des personnalités devraient rester valables même dans ce cas.

D’autres membres ont pris la parole pendant leurs échanges. Une membre de longue date qui consacre de nombreuses heures aux réunions et aux appels téléphoniques s’est demandée comment les non-membres pourraient la percevoir. Auraient-ils le sentiment qu’elle n’a pas assez de résultats pour son temps ? Sa conclusion a été que ce n’était pas grave, car ce qu’elle donne à OA est bien inférieur à ce qu’elle reçoit. Après cela, quelqu’un d’autre a dit que ces échanges l’avaient aidée à comprendre pour la première fois l’intention de cette Tradition.

J’ai admis que je ne voulais pas que ma vie OA soit visible sur la scène publique. Mais je crois aussi que la Fraternité pourrait bénéficier d’un forum pour exprimer notre chagrin et notre gratitude envers nos membres disparus. Un tel partage peut être très puissant, et j’ai vécu cette expérience lors de la cérémonie commémorative. Bien que des personnes d’autres secteurs de sa vie aient assisté à la cérémonie, plusieurs membres des Douze Étapes se sont levés et ont pris la parole. L’une d’elles a raconté avec gratitude comment elle lui avait appris à prier. Quelqu’un d’autre a décrit sa grande sincérité en disant : « Je suis content que vous ayez appelé. » Une autre personne a mentionné son attention profonde et respectueuse au téléphone. Une autre encore a parlé de sa forte pratique de la méditation. Notre membre disparue avait des diplômes de l’Ivy League et une brillante carrière, mais son héritage spirituel et émotionnel était ce que beaucoup d’entre nous chérissaient le plus.

J’espère que la Fraternité trouvera un moyen pour nous de célébrer la vie OA de chacun après notre départ, tout en honorant notre précieux anonymat.

—Barbara